On parle beaucoup (trop) de fake news… Quid des “Fake CV” ? Alors que nous avions fait un top sarcastique sur “Comment louper son CV”, il est temps d’aider véritablement les employeurs à distinguer le vrai du faux. Diplômes falsifiés, missions rajoutées ou encore expérience fictive… Comment reconnaître un fake CV ?
65 % des CV sont bidonnés
D’après une nouvelle étude menée par le cabinet Florian Mantione Institut, 65% des candidats mentiraient sur leur CV. Un chiffre élevé mais qui est à la baisse par rapport à la précédente étude où 75% des CV pouvaient être considérés comme une “alternative à la réalité”. D’après le fondateur de ce cabinet, Florian Mantione, cette baisse est due aux réseaux sociaux. En effet, de plus en plus d’employeurs ont le (bon) réflexe d’aller faire un tour sur le Facebook ou les réseaux sociaux des candidats. Ces derniers sont, depuis lors, plus prudents et plus honnêtes.
Pourtant, si ce chiffre reste élevé, c’est pour plusieurs raisons. La concurrence et la conjoncture économique poussent toujours de nombreuses personnes à tricher pour plaire. Elles estiment sans doute ne pas avoir d’autres choix que de mentir pour obtenir un entretien. Et dans le fond… Ont-elles tort d’essayer ? Rappelons qu’une personne qui aurait menti sur son CV ne peut pas être renvoyée pour cela. Seules quelques professions spécifiques sont concernées par cette menace.
Comment reconnaître un fake CV ? Voici quelques conseils.
Si vous êtes une PME, ne soyez pas trop excessifs dans l’exigence de certains paramètres. La confiance est primordiale. Une personne à l’aise est toujours plus sincère, sinon, vous pouvez faire fuir d’éventuels candidats tout à fait honnêtes. Il faut savoir trouver le bon dosage.
-
Faites des recherches et analyses au préalable
Le CV est essentiellement un document de “marketing” dans lequel le candidat se présente sous son meilleur jour. Ce n’est pas très étonnant qu’il y ait des embellissements. Pour faire un premier tri, recherchez les comptes LinkedIn et Facebook du candidat pour vérifier la concordance.
La vérification des antécédents doit tester la crédibilité du candidat : les emplois antérieurs, y compris les entreprises, les dates et les postes, les antécédents criminels, la scolarité, les titres de compétences, les permis et les certifications et tout autre élément lié à l’emploi… Le gouvernement est censé développer un site pour l’attestation numérique des diplômes. Un projet qui commence à dater. Et qui n’a toujours pas vu le jour. Dommage car une telle plateforme pourrait faire gagner du temps dans la détection des faux diplômes… Patience.
Le bon tricheur, cependant, ne se fera pas trahir par internet. Soyez donc particulièrement attentif à la cohérence du CV. Une école de commerce et des stages de qualité pour terminer dans une start-up inconnue qui ne laissent pas de traces ? Suspect. Notez tous les points qui vous posent problèmes pour revenir dessus lors de l’entretien. Demandez également aux candidats de ramener les diplômes, les certificats de travail et les trois derniers bulletins de salaire. Cela permet de montrer que vous êtes sérieux et les petits malins auront tendances à fuir avec leur fake CV.
-
Poser des questions
Pour éclaircir les zones d’ombres potentielles, l’entretien s’impose. Associé à une bonne technique de questions, il permet d’identifier efficacement les menteurs. Puisque les candidats doivent donner des exemples précis de leur expérience passée, c’est assez difficile de mentir tout en restant crédible.
La clé ici est d’être efficace et tranchant dans ses questions. N’ayez pas peur de demander plus de détails si les réponses d’un candidat sont vagues…. N’hésitez-pas à creuser avec des questions telles que : “Pouvez-vous m’en dire plus à ce sujet ? ; “Je ne suis pas sûr de comprendre, pouvez-vous développer?” ; et/ou “Pourriez-vous me donner votre avis sur ce point”.
Les moins bons et/ou moins préparés se trahiront certainement, ou installeront tellement de doutes que vous pourrez vous forger votre propre opinion. Et naturellement, un appel téléphonique aux anciens employeurs ou écoles est toujours un moyen fiable de vérifier les dires et déterminer les fake CV.
-
Mettez-les à l’épreuve
Si des candidats vous semblent (trop) bons, et que le doute est toujours présent… Une solution : la mise à l’épreuve. Si vous pensez qu’un candidat peut mentir au sujet de compétences particulières qu’il possède, et qu’il a n’a pas été assez clair sur des questions précises, n’hésitez-pas à lui faire passer des tests de compétence et d’habileté.
-
Protéger l’entreprise contre les fake CV
Malgré tous ces efforts, certains peuvent passer à travers les gouttes. Si le poste est particulièrement sensible, alors protégez-vous. Vous pouvez inclure une déclaration dans votre demande d’emploi à l’attention des candidats comme “Je comprends que toute déclaration fausse ou trompeuse ou toute omission trompeuse faite par moi au sujet de ma demande – y compris les renseignements fournis dans mon curriculum vitae ou lors d’entrevues – peut être un motif suffisant pour que je sois rejeté comme candidat à un emploi ou pour mon congédiement immédiat en cas d’emploi”. Cela vous permettra de prendre des mesures dans l’éventualité où vous engagez un candidat et qu’un mensonge se révèle par la suite. Il est en effet difficile de licencier pour faute grave un candidat récemment engagé, même si vous détecter un mensonge…
Conseils pour… louper son CV !