Le financement partificipatif
Entreprise

Réussir son entreprise sans banque : Comment le crowdfunding peut vous aider

Dans le paysage entrepreneurial actuel, accéder à des financements auprès des banques traditionnelles reste un défi de taille, en particulier pour les jeunes entreprises innovantes et les start-ups. Face à ce constat, le crowdfunding (financement participatif) s’impose comme une solution de financement alternative crédible et en plein essor. Qu’il s’agisse de collecter des fonds propres ou de l’emprunt, cette nouvelle forme de levée de capitaux offre de réelles opportunités pour les entrepreneurs en quête de ressources. Zoom sur ce modèle prometteur qui bouscule les codes du financement traditionnel.

Un marché en pleine explosion

Les chiffres sont éloquents : selon un rapport de l’université de Cambridge, le financement participatif en France a bondi de 127% entre 2016 et 2017 pour atteindre 445 millions d’euros. Une croissance fulgurante dopée par l’arrivée de nouveaux acteurs et plateformes en ligne ces dernières années. 

Le crowdlending (prêt participatif) arrive en tête avec 240 millions d’euros collectés en 2017, suivi du crowdequity (investissement en capital) à 195 millions d’euros. Les dons et récompenses restent plus marginaux avec respectivement 20 et 10 millions d’euros.

Et la dynamique ne semble pas prête de s’essouffler selon les professionnels du secteur, qui prévoient un nouveau doublement d’ici 2020, pour atteindre le milliard d’euros.

Voici ce qu’est le financement participatif :

Un vent de fraîcheur pour les start-ups innovantes

Principal moteur de cette envolée, les projets d’entreprises à fort potentiel innovant, issus des secteurs technologiques ou de l’économie verte notamment. Selon une enquête réalisée par Smati, plateforme de crowdequity, 45% des entreprises ayant réussi leur collecte en 2021 évoluaient dans les greentech et 30% dans la tech. 

“C’est une formidable opportunité pour ces jeunes pousses d’accéder à des financements alors qu’elles sont souvent boudées par les banques faute de garanties suffisantes”, analyse François Bardelai, président de Smati.

L’apport en capitaux propres reste cependant le principal levier, avec une moyenne de 720 000 euros collectés par start-up en 2021 selon les statistiques de l’Association française de l’investissement participatif. Des montants considérables qui permettent de concrétiser des phases de R&D, d’industrialisation ou d’international isation.

L’emprunt participatif séduit aussi les TPE/PME

Mais le crowdfunding séduit au-delà du seul giron des start-ups technologiques. Le prêt participatif, également appelé “crowdlending”, rencontre un succès croissant auprès des TPE/PME plus traditionnelles en quête de financement.

Étude à l’appui, la plateforme SpirOps a enregistré une hausse de 50% des collectes en 2022, pour un montant moyen emprunté de 185 000 euros par entreprise. Des fonds essentiels pour financer le cycle d’exploitation, des investissements productifs ou des besoins de trésorerie ponctuels.

“C’est une formidable alternative au crédit bancaire classique, de plus en plus contraignant pour ces entreprises de taille intermédiaire”, vante Pauline Feutry, directrice de SpirOps. Un constat que viennent corroborer les statistiques de la Banque de France, faisant état d’un taux de rejet des demandes de prêts bancaires frôlant les 50% pour les TPE en 2022.

Une relation de confiance renforcée

Au-delà de l’apport financier brut, le crowdfunding présente d’autres atouts décisifs pour les entreprises. D’abord, il leur permet d’éprouver la validité de leur concept sur le marché et d’instaurer une relation de confiance durable avec une communauté d’investisseurs citoyens. 

“Quand plusieurs milliers de personnes vous soutiennent financièrement, c’est un gage de crédibilité et d’engagement fort de la part des consommateurs”, souligne François Bardelai.

Un cercle vertueux qui facilite ensuite le déploiement commercial et le rayonnement de la marque. Dans une étude publiée en 2022, l’OECD a d’ailleurs montré que les entreprises ayant utilisé le crowdfunding étaient trois fois plus susceptibles de pénétrer avec succès un nouveau marché dans les 2 ans.

Une nouvelle donne réglementaire

Face à l’essor rapide du secteur, le cadre législatif français s’est aussi considérablement assoupli depuis 2014 pour accompagner ce nouvel écosystème de financement. Exit les plafonds très restrictifs, les start-ups peuvent désormais lever jusqu’à 8 millions d’euros en crowdequity.

Une reconnaissance qui offre plus de visibilité et de sécurité aux investisseurs particuliers comme aux entrepreneurs. Le statut de “Conseiller en Investissement Participatif” est même venu professionnaliser les acteurs plateformes.  

Malgré ces avancées, certains défis persistent néanmoins selon les professionnels : manque de connaissance de ces dispositifs, complexité réglementaire et fiscale pour les TPE/PME, ou encore faiblesses du cadre juridique en cas de défaut de paiement. Autant d’axes d’amélioration pour consolider ce mode de financement plein d’avenir.

Quelle que soit son ampleur, le crowdfunding est donc bel et bien entré dans la cour des grands pour le financement des entreprises. Son approche communautaire, son agilité et sa proximité avec les publics cibles en font une opportunité à saisir pour nombre d’entrepreneurs en mal de solutions auprès des guichets bancaires traditionnels. Une révolution encore balbutiante, mais aux perspectives exaltantes.

Hi, I’m Daniel Cresson

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